La théorie psychanalytique freudienneEn
psychanalyse appliquant la théorie freudienne, le rêve est considéré comme une
réalisation de désirs, ces derniers étant en fermentation dans notre
inconscient.
Déjà Socrate (La République livre 9) définissait le rêve comme un lieu où les désirs honteux, réprimés le jour, se "trémoussent" pour assouvir leurs penchants. Plus tard, Freud y rajoutera l'idée du travestissement. Le rêve serait une sorte de « soupape de sécurité » permettant à l'Inconscient de s'exprimer sans perturber l'équilibre psychique de l'individu.
Selon Freud, « l'interprétation du rêve est la voie royale qui mène à l'inconscient ». Ainsi, le rêve serait une fenêtre sur l'Inconscient permettant au rêveur de procéder à son interprétation : soit seul (autoanalyse), soit au sein d'une cure psychanalytique (en présence d'un psychanalyste).
La théorie jungienneEn 1916
Carl Gustav Jung publie
Allgemeine Gesichtspunkte zur Psychologie des Traumes (Points de vues généraux de la psychologie du rêve) où il développe sapropre compréhension des rêves qui diffère beaucoup de celle de Freud.
Pour lui, les rêves sont aussi une porte ouverte sur l'inconscient, mais il élargit leurs fonctions par rapport à Freud. Selon cet auteur, une des principale fonction du rêve est de contribuer à l'équilibre psychique. Il constate que tout ce que nous vivons dans la journée n’arrive pas dans la conscience. Certaines choses (mouvements, expressions de visages, etc.) restent
subliminales Dans le rêve l’aspect caché, inconscient d’un concept peut être mis en images. La
psyché de l’homme est constitué de parties conscientes et d’autres inconscientes, ces dernières s'expriment pendant les rêves. “
Pour sauvegarder la stabilité mentale, et même physiologique, il faut que la conscience et l’inconscient soient intégralement reliés, afin d’évoluer parallèlement.” Les rêves s’expriment par
symboles, cependant un même symbole n’a pas forcément le même sens, tout comme des motifs qu’on retrouve fréquemment (la chute, voler, les poursuites...) demandent des interprétations individuelles, parce que leur sens dépend du contexte et de la vie du rêveur.
Il y a des rêves qui comportent des images que le rêveur ne peut pas relier à sa vie, qui ne lui disent rien. D’après Jung il s’agit d’images de l’inconscient collectif, des sortes de résidus archaïque (Jung) qu’il appelle
archétypes. Les archétypes varient beaucoup dans les détails sans perdre leurs schèmes fondamentaux. Ainsi on retrouve dans toutes les mythologies les archétypes du héro, du vieil homme, de la mère, etc.
Le rêve et la psychologie archétypaleSelon James Hillman, un analyste jungien, le moi qui rêve n'est pas le même que le moi éveillé. Il existe entre les deux une relation de gémellité :
ils sont les ombres l'un de l'autre. Le moi qui rêve, c’est-à-dire le moi imaginal, se mêle aux images du rêve et sait qu'elles ne lui appartiennent pas. Le moi est lui aussi une image,
une figure complètement subjective, un fantôme, une ombre vidée du "Je" qui s'abandonne au sommeil. Le rêve n'appartient pas au rêveur, celui-ci n'a qu'un rôle dans celui-là. Le moi, le "Je", doit réapprendre à se familiariser avec le rêve, à créer une intimité avec lui, parler son langage, l'apprivoiser, sans chercher à le "violer" par des interprétations abusives. Le moi de veille est naturellement résistant à sa dissolution dans les images du rêves. James Hillman emploie souvent le terme
underworld pour désigner le royaume souterrain, celui où notre âme survit, mais pas notre corps. L'
underworld c'est le royaume de la mort du moi, comparable au royaume d'Hadès. La terminologie d'Hillman est toute emprunte de la mythologie grecque, mieux à même de décrire les
archétypes qui structurent le psychisme humain. Les animaux vus en rêve sont pour lui des
porteurs d'âmes, c’est-à-dire qu'ils permettent une entrée dans l'
underworld. Pour savoir ce qu'ils sont, il faut revenir à l'image plutôt qu'à nos réactions vis à vis d'elles. Pour Hillman, mieux vaut aller au zoo pour découvrir ce qu'est un ours polaire vu en rêve, plutôt que d'ouvrir un dictionnaire des symboles.
Géza Róheim.Père de l'anthropologie psychanalytique,
Géza Róheim définit le
rêve de base comme "la résultante de deux forces antagonistes, l'une régressive et maternelle tendant à retourner dans la matrice, et par conséquent à renoncer au monde terrestre, l'autre phallique tendant à reconstruire le monde en le peuplant de symboles génitaux". En faisant du rêve le "plus petit dénominateur psychique de l'humanité", Róheim fait de celui-ci un phénomène constant à travers les variations infinies des cultures et des psychismes, permettant de rendre compte des théories de l'âme, des paradis et des enfers et de la structure des contes et des mythes :
Il semble que dans le rêve réside l'une des sources les plus importantes de la culture humaine. Nous pouvons dire que la gigantesque structure imaginaire que nous avons édifiée au cours des siècles prend effectivement naissance dans nos rêves.
Il rejoint ainsi
Edward Tylor pour qui les dieux sont issus de l'
animisme et l'animisme du rêve, et Laistner qui fit dériver la mythologie du cauchemar. Cependant bien qu'il se soit servi de la psychanalyse comme un moyen bien commode pour établir une relation avec les "autres", une sorte de technique d'enquête, celle-ci ne lui a pas permis d'établir une grille d'interprétation systématique. Dans son ouvrage
Les portes du rêve, la part de la psychanalyse au sens strict est réduite, et il invite les psychanalystes de se servir de l'anthropologie :
je n'aurais jamais compris, pour ma part, toutes les implications des discours de mes patients si je n'avais pas été familiarisé avec les altjiranga mitjina,
les êtres éternels du rêve.
Source Wikipédia