15-06-08 rêves de boue

Bonjour! Je copie-colle ici un rêve que j'avais fait au mois de juin dernier et que j'avais raconté sur un autre forum sans avoir de réponses...

"J'ai rêvé plusieurs fois que je marchais sur de la boue épaisse...Dans mon premier rêve, il y a quelque temps, je marchais dans une sorte d'immense champ boueux qui semblait être fraîchement labouré. En observant de plus près, je me suis rendue compte que je marchais sur un charnier (charmant je vous l'accorde). un peu plus loin, je marche derrière ma mère sur un pont en bois pourri sous lequel je sens qu'il y a un gouffre et des êtres morts en dessous. Je lui demande de faire demi tour, mais elle semble déterminée à continuer. A notre gauche, il y a un fleuve marécageux et du brouillard...

Dans mon deuxième rêve, l'ex copain de ma meilleure amie me coiffe, comme dans un salon de coiffure sauf qu'on est sur un chemin boueux parsemé d'arbres aux couleurs d'automne. A un moment donné, une voix me dit plusieurs choses dont j'ai du mal à me souvenir mais il y a un truc du genre "La vie n'est pas faite pour être facile" et quelque chose concernant le développement de certaines maladies type cancers. Le mec me laisse en plan avec ma coloration sur la tête et je cherche un endroit où m'allonger, mais il y a de la boue partout. Je marche alors sur le chemin et vois un autre homme en train de tenter de faire ressortir un homme de la boue (dont on ne voit que la tête). Je vais vers lui en lui demander si je peux l'aider et il me répond "certainement pas!!" et quand il se tourne vers moi je le trouve vraiment effrayant alors je m'enfuis. Il me poursuit et à ce moment là le seul moyen de sortir de ce chemin est d'escalader un grande porte ayant une ouverture en haut. Ce que je fais. Et derrière cette porte il y a ma famille (on y revient )

Voilà. En cherchant dans le dictionnaire des rêves, je ne trouve rien de très probant sur la boue et son lien avec la mort (dans mes deux rêves je faisais consciemment le lien entre ces deux choses) et je me demandais si quelqu'un ici aurait une idée de ce que ces rêves pourraient signifier.

Merci d'avance!

Bonjour Muscade,

1er rêve :

Cette promenade bucolique semble guidée par la plume de Bukowski.
Mais, «en observant de plus près », on voit que ce rêve cauchemardesque décrit ton paysage intérieur du moment. C’est le tableau de désolation d’un marasme, suite à ce labour qui représente à la fois les traces d’un acte intrusif masculin, mais aussi la capacité d’un travail sur soi productif.

Ce fleuve, pas très tranquille, draine des résidus d’un lourd passé familial vers des zones confuses d’un inconscient dont tu es, ici, invitée à poursuivre l’exploration. Tu pourrais découvrir les risques de progresser dans l’ombre de ta mère, et la nécessité de t’orienter vers une voie plus personnelle afin de passer à autre chose, comme ce pont le propose.
Les cadavres dans le gouffre en dessous annoncent les pertes qui induisent désarroi et état dépressif. Mais c’est un passage obligé par les prises de conscience salutaires, avant toute renaissance.

2ème rêve :

Ce rêve apparaît comme une suite logique au précédent, comme un programme de recherches après une description de la situation générale.

Le but sont les retrouvailles avec toi-même, par la restauration d’une bonne image de toi, et ta réappropriation de valeurs personnelles harmonieuses.
La transmutation alchimique, visée dans le premier rêve, traverse les phases de pertes telle une cure de désintoxication aux couleurs de l’automne, suivie d’un repos hivernal : « je cherche un endroit où m'allonger, mais il y a de la boue partout ».

Cette décantation permet de filtrer ensuite les pensées destructrices : « "La vie n'est pas faite pour être facile" et quelque chose concernant le développement de certaines maladies type cancers »
Ces idées résonnent en toi comme une culpabilité lancinante qu’on t’aurait injectée, mais que tu dois isoler puis identifier, pour t’en débarrasser….
...ou les rendre à cet homme qui s’entête à s’enliser désespérément, et que tu ne dois plus chercher à secourir en inversant les rôles.

Ce qui t’est proposé, par cette quête de toi-même, est d’oser changer de niveau pour franchir l’obstacle qui bloque la compréhension.
Ta famille derrière cette porte sont autant de composantes de toi que tu as reçues en héritage, et dois identifier pour dénouer les schémas que tu subis encore.

Bonsoir Bozarchi, et merci beaucoup pour les interprétations que tu as faites de mes rêves!
Il y a des éléments qui me parlent plus que d'autres, comme par exemple "Ces idées résonnent en toi comme une culpabilité lancinante qu’on t’aurait injectée, mais que tu dois isoler puis identifier, pour t’en débarrasser….
C'est tout à fait ça en effet! Je dirais même que la culpabilité et le statut de victime est pratiquement dans mes gènes C'est quelque chose que j'ai appris à matrîser de manière consciente, mais visiblement mon inconscient n'a pas encore assimilé. Je trouve l'image de "l'injection" parfaitement juste, et même si ma mère (qui n'est pas du tout quelqu'un de culpabilisé) a toujours, et parfois trop, cherché à me vacciner de la reproduction de ce schéma, c'était trop justement. De sorte que je n'ai jamais eu le sentiment d'accomplir mon immunité moi-même, mais qu'au contraire cette dernière me prémâchait le travail à ma place.

" ...ou les rendre à cet homme qui s’entête à s’enliser désespérément, et que tu ne dois plus chercher à secourir en inversant les rôles. "
Le syndrome de la victime, là encore Mais c'est tout à fait ça! C'est un schéma répétitif chez moi, ces hommes à secourir sont légion. Là encore, je pensais que c'était derrière moi, mais en y réfléchissant bien, je me rends compte que non. Même si "ils" peuvent prendre la forme de différentes relations. Je me sens toujours responsable des malheurs des autres, et je ne peux pas être sereine si je ne tente pas de les aider.

Par contre, par rapport à mon autre rêve qui se passait en prison, je saisis moins les différents éléments de ce rêve, peut être parce qu'il est encore trop "frais"..."Par cet appel secret à tes parents, c’est une invitation à la réconciliation que tu leur lances, afin de te libérer en venant découvrir celle qui se cache, ainsi emmurée, et qui a besoin d’être reconnue, acceptée et aimée par eux." Je me suis peut-être mal exprimée, mais dans mon rêve, j'appelais des parents qui n'existent pas, du moins que je ne connais pas, mais là encore, c'est peut-être significatif dans le sens où ces personnes représentaient pour moi une famille conventionnelle et unie. De plus, je ne me reconnais pas non plus dans l'interprétation que tu as faite du tournevis géant, dans le sens où je n'ai pas le sentiment que mes parents sont "pris" dans cette "galère commune". Au contraire, j'ai toujours eu le sentiment d'y être toute seule. Mais bon, peut-être que je me trompe...

En tout cas, avoir une interprétation extérieure et "objective" est vraiment d'une grande aide, j'y vois plus clair maintenant.

Je trouve, à part ça, la chanson sur les coquelicots, vraiment déprimante Mais je pense que tu as vu juste et que ce ne doit pas être pour rien .
Merci encore et bonne soirée,

Muscade

« Je me suis peut-être mal exprimée, mais dans mon rêve, j'appelais des parents qui n'existent pas, du moins que je ne connais pas, mais là encore, c'est peut-être significatif dans le sens où ces personnes représentaient pour moi une famille conventionnelle et unie. » Tu t’exprimes parfaitement, et j’avais bien compris le sens de ton récit. Par contre, j’ai la conviction que comme tout enfant qui se sent (obligatoirement) responsable, tu as endossé un rôle de pivot entre tes parents dès ton plus jeune âge.
Quel que soit le poste que tu occupes autour du tirebouchon, tu es impliquée dans cette structure familiale qui ne se libèrera dans ta tête qu’à mesure que tu prendras du recul.
« je n'ai pas le sentiment que mes parents sont "pris" dans cette "galère commune". Au contraire, j'ai toujours eu le sentiment d'y être toute seule ». C’est probablement parce que tu t’es "sacrifiée" en prenant justement à ta charge ce qui leur incombait, afin de les libérer. L’enfant préfère généralement s’approprier la souffrance d’un parent dans l’espoir de l’en soulager.
Dans tous les cas c’est complexe et long à décanter, donc tu as raison, laisse faire le temps, tu es sur la bonne voie.