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| Tempête sur une île | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Tempête sur une île Ven 5 Sep - 9:55 | |
| Bonjour à tous,
Cette nuit j'ai fait un rêve qui me semble important, je vais donc l'écrire ici. Je commence par raconter mon rêve, puis ensuite je donnerai le fruit de mes réflexions, qui sont peut-être à côté de la plaque, mais au moins j'aurais essayé.
Voici mon rêve :
Je me trouve sur une île quasi déserte avec mon mari et ma fille de 8 ans. Ma fille se trouve à l'autre bout de l'île. Elle est chez le médecin. Le vent se lève, un vent très fort, c'est la tempête.
Je m'inquiète pour ma fille à cause de cette tempête et veut partir à sa rencontre. Je commence à marcher, puis arrive à côté d'un étang. Le vent est tellement fort, qu'il me fait tomber dans l'étang. Il y a de la boue dans l'eau, une boue très épaisse, et je m'enfonce inexorablement vers le fond, prisonnière de cette boue.
La boue commence à entrer dans ma bouche, puis à atteindre mes poumons. J'ai du mal à respirer, j'étouffe et je me vois mourir.
Alors que je m'apprète à toucher le fond, j'ai un sursaut d'énergie, et à l'aide de mes bras et de mes jambes, je remonte lentement vers la surface. Je regagne la berge, épuisée par mes efforts.
Je rejoins alors la maison où je loge avec mon mari, sans ma fille. La tempête fait toujours rage. Je ne veux plus partir à sa rencontre, car j'ai peur de retomber dans cet étang, et mon mari me dit que notre fille est en sécurité avec le médecin qui s'occupe d'elle.
Voici à présent mes pistes, ce que je pense avoir compris :
Je suppose que ma fille de 8 ans me représente. Partir à sa rencontre, c'est partir à ma recherche, chercher à mieux me comprendre, pour me retrouver, ou plutôt me "trouver", car au fond, j'ignore qui je suis vraiment. Je me cherche. Ce médecin c'est sans doute le psy que je vois
Cette boue bien épaisse, je pense que ce sont mes problèmes. Et je suis comme engluée dans mes problèmes, à l'image de cette boue dont je suis prisonnière.
Toucher le fond, c'est à mon avis être au bout du rouleau, "craquer", ce que je me refuse encore, tant je suis dans une logique de contrôle. Craquer, pleurer pour évacuer ma souffrance m'est difficile, tant je suis dure envers moi-même. Et je résiste, c'est plus fort que moi.
Il faudrait que je touche le fond pour me laisser aller, lâcher prise, et je ne crois pas y être encore. Et je dois bien avouer que je fais tout pour ne pas toucher le fond, parce que j'ai peur de me laisser aller, de lâcher prise.
Avaler cette boue si je suis la même logique, c'est ingurgiter ce qui me fait souffrir, y réfléchir posément... mais encore faut-il ensuite digérer tout cela ensuite.
Ces difficultés à respirer renvoient sans doute à mes angoisses, à mes peurs. Ce sursaut d'énergie, j'ai pensé au départ que c'était positif, mais en y réfléchissant, je n'en suis plus si sûre. N'est-ce pas une tentative désespérée de garder la tête hors de l'eau, de ne pas toucher le fond, de ne pas m'autoriser à craquer, parce que j'ai peur et que j'ai du mal à accepter mes fragilités, à cause de ma rigidité ?? Et c'est épuisant, que d'énergie dépensée !
Je rejoins mon mari sans ma fille. Je me cherche donc toujours, avec cette peur de retomber à l'eau, donc de craquer ? Je ne suis vraiment pas sûre de mes pistes, pas du tout. |
| | | bozarchi Chaman
Nombre de messages : 642 Age : 74 Date d'inscription : 14/08/2008
| Sujet: Re: Tempête sur une île Ven 5 Sep - 22:47 | |
| Bonjour hirondelle,
Cette interprétation me parait excellente.
Je veux juste proposer quelques variantes légères :
« Je me trouve sur une île quasi déserte avec mon mari » c’est un paysage sans vie, coupé du monde, que tu entretiens avec ton mari (ton mari représente aussi et surtout le système sur lequel tu t’appuies encore pour maintenir ce qui te sert d'équilibre actuellement).
« Ma fille se trouve à l'autre bout de l'île. Elle est chez le médecin. » Celle qui sortira, au bout de sa thérapie, est à l’opposé de celle que tu es maintenant : L’une est oppressée par le mental, l’autre sera libérée par l’émotion.
« Le vent est tellement fort, qu'il me fait tomber dans l'étang. Il y a de la boue dans l'eau, une boue très épaisse, et je m'enfonce inexorablement vers le fond, prisonnière de cette boue. » Tu tombes malgré toi, cela signifie qu’à ce stade, tu effectues de manière encore passive cette démarche (par nécessité de survie). En effet, tu as atteint un stade limite qui ne te permet plus de rester ainsi : « La boue commence à entrer dans ma bouche, puis à atteindre mes poumons. J'ai du mal à respirer, j'étouffe et je me vois mourir ». La boue est le dépôt de merde accumulée au fond de l’inconscient, principalement par les déversements des parents (avec notre consentement!) Et c’est ça qui dirige nos pas.....!!! Allons, enfants de la patrie……
« Alors que je m'apprête à toucher le fond, j'ai un sursaut d'énergie, et à l'aide de mes bras et de mes jambes, je remonte lentement vers la surface. Je regagne la berge, épuisée par mes efforts » Paradoxalement, on est rassuré lorsqu'on touche le fond, puisqu'on ne peut pas descendre plus bas. Ce sont les dernières résistances, avec les tensions assorties… Laisse faire, c’est pas grave. Pour l’instant, tu gaspilles ton énergie à patiner, jusqu’à l’épuisement (tu voles encore en rond dans le mental). Tu finiras bien par te poser, et ça le fera…. C’est comme ça les hirondelles ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Tempête sur une île Sam 6 Sep - 6:50 | |
| Merci Bozarchi pour ton interprétation. C'est certain, mon mari est enfermé lui aussi dans des schémas de pensées liés à son éducation, et je crois qu'il craint mon évolution. Il préférerait sans doute inconsciemment que je reste la même, dépendante de lui. Je me rends bien compte que tout comme, je suis encore dépendante de mes parents, je dépends aussi de mon mari. Je ne me sens pas libre dans mon couple, et mes tentatives pour avancer, entraînent des conflits au sein de mon couple, mais je tiens bon. Oui, je ne laisse pas sortir mes émotions, je contrôle tout, comme lorsque j'étais enfant. Dans ma famille, les émotions n'ont jamais été acceptées, mais réprimées. Quand je râlais, mes parents me donnaient un surnom : "trompette bouchée", et mes parents insistaient lourdement, quand je pleurais, ils me disaient que jétais une "grande", quand je me mettais en colère, ma mère s'énervait encore plus, et aujourd'hui encore chaque fois que je m'oppose à elle, elle ne le supporte pas et m'atteint par des paroles blessantes. Par fidélité, obéissance, à ce que j'ai appris, je continue à bloquer mes émotions, à ne pas les ressortir. Depuis que j'ai entamé ma tcc, ma colère a décuplé, je me sens vaciller, mais j'ai aussitôt des pensées qui me viennent dans la tête : je me dis que ce n'est pas bien d'être en colère contre ses parents parce qu'ils m'aiment. Et une phrase de mon père que j'entends encore aujourd'hui me revient en mémoire : "tu n'as pas été si malheureuse", autrement dit ne te plains pas. Je me dis souvent que je me plains, que ce n'est pas bien... Toutes mes émotions que je ressens aujourd'hui comme la colère, la tristesse, la peur me bloquent et je rationnalise, pour me protéger, car je pense que laisser venir ces émotions, les faire sortir, sera comme un raz-de-marée qui va m'emporter je ne sais où, et que je n'ai pas le droit de me libérer de mes parents. Si je me libère, c'est que je suis une "mauvaise fille", une fille ingrate. Je ressens beaucoup de culpabilité et me dit parfois que si j'avais été différente, mes parents m'auraient plus aimée. Mes pensées sont irrationnelles, mais elles s'imposent à moi malgré moi. Je sais que je n'ai aucun intérêt à conserver la même ligne de conduite, car ça me détruit, mais pourtant je m'accroche désespérément à ce système de pensée complètement archaïque. Oui mes démarches pour m'en sortir c'est par nécessité de survie. J'en suis arrivée à me dire que si je ne faisais rien, j'allais me laisser couler Pourquoi dis-tu ce la : "La boue est le dépôt de merde accumulée au fond de l’inconscient, principalement par les déversements des parents (avec notre consentement!)" Et c’est ça qui dirige nos pas En quoi serais-je d'accord avec l'attitude de mes parents ? Ou si je le suis, c'est malgré moi, par obéissance, parce que je reproduis ce que l'on m'a appris, comme si j'étais "condamnée à souffrir" Oui je gaspille mon énergie, au point d'avoir des insomnies. Et en moi, c'est le combat entre l'envie de déposer les armes, et l'envie de continuer ma vie pas épanouie, puisque je le mérite. Encore une idée fausse à évacuer. Je suis pleines de résistances. Encore merci Bozarchi pour ton aide si précieuse |
| | | bozarchi Chaman
Nombre de messages : 642 Age : 74 Date d'inscription : 14/08/2008
| Sujet: Re: Tempête sur une île Sam 6 Sep - 9:25 | |
| « Pourquoi dis-tu ce la : "La boue est le dépôt de merde accumulée au fond de l’inconscient, principalement par les déversements des parents (avec notre consentement!)" Et c’est ça qui dirige nos pas » « Je me dis que ce n'est pas bien d'être en colère contre ses parents parce qu'ils m'aiment. »
A tes yeux, un amalgame s’est installé entre être et avoir.
Si j’achète la jolie mobylette et que je la customise à donfe, je resterai celui à qui elle appartient (avant l’arrivée des huissiers) Mais je ne deviendrai pas moi-même cette mobylette rutilante d’enfer.
Ce que sont tes parents, et ce qui leur appartient, ça fait deux. C'est-à-dire qu’une différence existe entre ce qu’ils sont, et l’éducation qu’ils diffusent et on imprégné en toi (mais qui leur appartient). REMARQUE : C'est consigné. Faut pas jeter, mais juste leur rendre; Tes parents en ont encore besoin. C'est essentiellement constitué des névroses qui calment leurs angoisses. Tu avais pris ça en charge (pour les décharger eux). Mais les tests n'ont toujours pas prouvé l'efficacité.
Tant que perdure cet amalgame trouble, tu culpabilises chaque fois que tu désires lâcher des bribes de ce formatage, parce que tu as l’impression que ce sont eux que tu abandonnes. De leur coté, c’est aussi ce qu’ils ressentent. « Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette… »
Préalablement, c’est bien au nom de cet amour (réciproque) que ce schéma s’est installé, avec ton consentement…. ! Pour te sentir aimée d’eux et t’assurer de la maintenance de cette force vitale (leur amour) grâce à un comportement en parfaite concordance avec leurs attentes.
Ce lien a pris la forme d’une boucle, avec le temps. Maintenant, c’est devenu plus qu’un cercle infernal, c’est un trou noir qui s’effondre sous l’effet d’énergie dévastatrice. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Tempête sur une île Sam 6 Sep - 11:26 | |
| - bozarchi a écrit:
- «Préalablement, c’est bien au nom de cet amour (réciproque) que ce schéma s’est installé, avec ton consentement…. !
Pour te sentir aimée d’eux et t’assurer de la maintenance de cette force vitale (leur amour) grâce à un comportement en parfaite concordance avec leurs attentes.
Merci pour le complément d'information. Je comprends mieux à présent.C'est vrai, si je me suis montrée obéissante enfant, c'est parce que j'y trouvais un intérêt : mes parents se fâchaient moins, et cétait pour plaire aussi à mes parents.Je recherchais leur approbation, leur amour et c'est normal. J'ai peu de souvenirs avant mes 6 ans, j'ai zappé cette période (mais pas mon inconscient). Ce que je sais, je le tiens de mes parents. En revanche, je me souviens très bien que de 6 ans à 14-15 ans, je me suis montrée très obéissante et excellente élève, et il n'y avait pas trop de heurs avec mes parents, puisque mon attitude collait avec ce qu'ils attendaient de moi. Sauf que je n'étais pas libre, pas moi-même, mais une Autre. Après ce fut la révolte contre l'autorité de ma mère et la répression. Elle m'a fait payer ma prise d'indépendance, sans s'en rendre compte, car je suis convaincue que c'est malgé elle, à cause de son éducation. Enfin disons, que tantôt j'en suis convaincue, tantôt je suis en colère. Je passe d'un sentiment à l'autre. Quant à mon père, j'espérais toujours qu'il prenne ma défense, j'étais toujours en quête de signes manifestes de son amour et il m'a déçue. Mais je ne dois plus rien à mes parents. Rien ne m'oblige à continuer à leur obéir, être soumise , à répondre à leurs attentes, comme lorsque j'étais enfant. Enfant je n'avais pas le choix, c'était sans doute la meilleure solution pour limiter les brimades. Je devais me protéger et me blinder pour moins souffrir. Mais continuer dans cette voie, adulte, me rend encore dépendante de mes parents, pas libre, et qui plus est, cela ne m'apporte rien de positif, car mes parents ont toujours les mêmes idées, et comportements qu'avant, car ils ne se rendent pas compte de qui "cloche" dans leur manière d'être. Et ils ne changeront sans doute jamais. Mes parents ne m'aiment pas davantage quand je leur suis soumise. Alors autant que je prenne mon envol comme une hirondelle. Du coup, ma colère contre moi s'est un peu calmée, mais pour combien de temps ? Le noeud du problème, pour moi, ce sont mes émotions enfouies, que je ne suis pas encore décidée à faire remonter, à évacuer. C'est comme un combat entre mes désirs et mes peurs, et pour le moment, ce sont mes peurs qui sont les plus fortes. Comprendre comment on fonctionne est une chose, changer en est une autre, et ce n'est pas magique. Je crois qu'il faut du temps. Et je suis trop impatiente... alors que je sais que ma route n'est pas un long fleuve tranquille. |
| | | bozarchi Chaman
Nombre de messages : 642 Age : 74 Date d'inscription : 14/08/2008
| Sujet: Re: Tempête sur une île Sam 6 Sep - 15:49 | |
| Excellent. Énorme prise de conscience. Un tel constat fait plaisir à lire. N'accélère surtout pas, laisse venir, laisse le temps.... | |
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