Voici un extrait de l'un de mes dossiers de troisième année de licence en psychologie qui m'a valut un petit 14,5 ^^ (comment ça je suis fière!) Le thème m'a passionné et je voulais vous en faire part. Ici je résume un chapitre parlant de l'érotomanie qu'avait écrit Benjamin Ball. Chapitre s'intitulant: "l'érotomanie ou la folie de l'amour chaste"
L’auteur présente deux sujets atteintsd’érotomanie : deux hommes de 34 et 39 ans pour illustrer cette psychose paranoïaque. Il va confronter la description de l’érotomane faite par plusieursauteurs avec sa propre théorie. Pour certains, « les fous érotomanes sont des faibles d’esprit, d’une intelligence incomplète, irrégulière » (p 30). Pour Ball, il en est toute autre chose. Effectivement, pour l’auteur, l’intelligence ne semblerait pas avoir de lien direct avec cette psychopathologie.
C’est alors qu’il dresse le portrait de l’érotomane typique : un être assez réservé se faisant remarqué très vite au sujet de sa singularité par des comportements en société, surtout lorsqu’ il se trouve en présence de personnes du sexe opposé. L’érotomane serait par ailleurs un être chaste par excellence. Virginité soulagée par une auto érotisation abusive. A ceci, il rajoute une symptomatologie spécifique : Etat nerveux, insomnies ou sommeil pénible et tourmenté, inquiétude constante, incapacité de travailler de façon sérieuse, hypochondrie... Nous noterons également que l’hallucination est un symptôme des plus fréquents chez l’érotomane. En effet, les hallucinations auditives sont très fréquentes. Plus que celles de la vue. Mais moins que les hallucinations génitales (les femmes étant plus sujettes que les hommes)
Selon Ball, il suffit d’un regard, d’un instant pour que la vie de l’érotomane chavire, ainsi que celle de l’objet de tous les désirs. L’objet de tous les délires. Un regard et l’érotomane se sent soit persécuté par cet objet d’amour, soit persécute de lui-même la personne aimée. Dans ce second cas, le sujet devient un être dangereux et il est le plus souvent adressé aux autorités, puis redirigé dans un asile.
Il y a fort heureusement bien des cas où l’érotomane ne se manifeste pas et fabrique pour lui-même un roman amoureux fantasmagorique. Ball suggère d’ailleurs que le culte de la Sainte Vierge pourrait être « les effets d’une érotomanie qui s’ignore elle-même » (p35). La folie érotique étant très souvent associée à des délires religieux.
L’amour qu’éprouve l’érotomane, aussi pur et chaste soit-il ne peut qu’entraîner le sujet malade à sa perte. Le pronostic est grave et, comme le souligne Ball, « les sujets de cette espèce sont absolument incurables ». (p44) Le sujet atteint de cette psychose ne guérira jamais et dépérira psychologiquement petit à petit. Tel sera le cas de nos deux sujets d’étude. La démence les étreindra et ils mourront de cet amour fou qui les a fait vivre un temps.