Possédée par le Mal

Invité

Je n'ai pas du tout aimé ce rêve, même si ce n'était pas un cauchemar. C'était très glauque, un scénario de science-fiction.

Voici mon rêve.

Cela commence dans un hôpital. Un homme d'âge moyen veut écrire un livre en rapport avec des phénomènes étranges, qui se passent dans cet hôpital.
En effet, certaines personnes de cet hôpital ont été soignées par une main, juste une main, provenant d'un squelette. (une main en suspension sans corps qui touchait les personnes malades)

L'homme veut en savoir plus sur cette main, il pense qu'il se passe des phénomènes paranormaux. Il constitue donc une équipe de plusieurs personnes et se rend dans une chambre d'hôpital avec son équipe. Il éteint les lumières, occulte les fenêtres, et il attend que quelque chose se passe.

Au bout d'un moment, l'homme ressent une présence inquiétante, qui rentre en lui. Quand toute l'équipe rallume la lumière, il se demande s'il a toujours la même apparence, et il constate que tout-le-monde le reconnait et lui parle comme avant.

Une jeune femme qui se trouve dans la chambre quitte alors brusquement la pièce et va dehors. Elle court dans les champs, elle est fiévreuse, semble avoir perdu ses esprits. Elle est habitée par le Mal. Elle perd ensuite connaissance et tombe dans un étang.

Cet étang est rempli de mousse épaisse qui colle. La femme se retrouve allongée sur le dos, elle fait la planche, toujours sans connaissance. Elle devrait logiquement couler, mais une force la maintient allongée sur l'eau.
J'aperçois cette femme allongée sur l'eau. Je suis très loin d'elle et je la vois toute petite, elle porte des vêtements blancs.

Un groupe de femmes apprend à faire la planche sur l'eau avec une monitrice, pendant que la femme continue à voguer sur l'eau sur le dos, inerte.

Tout-à-coup, apparait un vers énorme, géant. Il est de couleur beige, a pleins d'anneaux, il a un aspect gélatineux. Ce vers s'approche de la femme et l'avale.

Une des femmes du groupe qui apprend à faire la planche remarque alors que le jeune femme a disparu. Elles 'en étonne.
Toutes les femmes sortent ensuite de l'eau. Et une pluie d'objets non identifiés tombe du ciel sur leur tête. Elles prennent leur serviette, les mettent sur leur tête pour tenter de se protéger, mais elles ont mal chaque fois qu'un objet les touche.

Qu'ai-je compris dans ce rêve ? Pour le début, rien du tout. Je me demande bien ce que cette main squelettique vient faire dans mon rêve.

J'ai en revanche bien compris que la femme qui a perdu ses esprits c'est moi. Le Mal qui m'habite, je suppose que c'est ce qui me fait souffrir.

Encore une fois, je ne coule pas , je reste à la surface de l'eau. Ce sont sans doute mes résistances qui pour le moment me bloquent. C'est difficile de lâcher prise !

Quant à ce vers, rien que d'y songer, ça me soulève le coeur. Il était écœurant, hideux. Pourquoi m'aspire t-il ? J'étais contente de me réveiller.

Chaman Nombre de messages : 642 Age : 74 Date d'inscription : 14/08/2008

Pour une hirondelle comme toi, s’élever pour prendre du recul, et mieux comprendre, est chose aisée.

Pour moi, c’est une autre paire de manches qu’il faut pour habiller un squelette (schéma structurel) afin d’expliquer ce rêve.

En effet, malgré l’apparence que tu qualifies de glauque, il s’agit un Grand Rêve incluant des symboles forts.

L’hôpital est la restauration de ton « moi », de ta personnalité.

La première entité est cet homme. C’est cette part extravertie et active qui te permet de procéder à ta psychothérapie, tu le connais, il est bien installé en toi, c’est l’Animus.

Maintenant, pour ton évolution, il a besoin d’identifier, de cerner, et de s’unir à une deuxième entité. Celle là est mystérieuse, féminine, intériorisée, et agit dans l’obscurité de l’inconscient comme une force libératrice indépendante (la main). Elle était verrouillée dans le tabernacle de l’éducation parentale, c’est l’Anima.

En réalité, les deux sont indissociables et complémentaires. Si ce couple n’est pas uni, il ne génère pas de vraie vie.

« Au bout d'un moment, l'homme ressent une présence inquiétante, qui rentre en lui. » C’est l’union des deux énergies. La réalisation du « moi » nécessite l’intégration de l’Anima.
C’est alors la fusion, l’osmose énergétique intérieure.

« Quand toute l'équipe rallume la lumière, il se demande s'il a toujours la même apparence, et il constate que tout le monde le reconnaît et lui parle comme avant. » L’Animus reste, il n’a rien perdu.

La suite du rêve résume les péripéties de ta quête psychothérapeutique : « Une jeune femme qui se trouve dans la chambre quitte alors brusquement la pièce et va dehors. Elle court dans les champs, elle est fiévreuse, semble avoir perdu ses esprits…………. »

Ta perception actuelle de ton monde inconscient n’est pas encore un lagon bleu ou l’eau cristalline que tu espères, mais un « étang rempli de mousse épaisse qui colle. » Dans cette attente, tu t’es reconnue : « La femme se retrouve allongée sur le dos, elle fait la planche, toujours sans connaissance ».

Le chemin à parcourir pour aller vers toi et te retrouver est long « Je suis très loin d'elle et je la vois toute petite, elle porte des vêtements blancs. » Le blanc est l’unification.

Ce parcours est semé d’embûches, d’angoisses, d’appréhensions…..de peur de tout perdre. Comme si un monstre rôdait prêt à surgir des ténèbres de l’inconscient sous terrain : « Tout à coup, apparaît un ver énorme, géant. Il est de couleur beige, a pleins d'anneaux, il a un aspect gélatineux. Ce vers s'approche de la femme et l'avale ».

« Toutes les femmes sortent ensuite de l'eau. Et une pluie d'objets non identifiés tombent du ciel sur leur tête…. elles ont mal chaque fois qu'un objet les touche ». Dans cette dernière partie, toutes ces femmes représentent ta détermination totale dans cette recherche identitaire, en dépit des souffrances causées par chaque prise de conscience inattendue.

Invité

Merci Bozarchi. Je suis sans voix face à ton interprétation, et j'ai du relire plusieurs fois ce que tu avais écrit. Je crois que je t'ai donné du fil à retordre...

L'animus et l'anima, j'avoue qu'avant ça ne me parlait pas du tout. Je comprends mieux à présent

Oui le chemin qui me reste à parcourir pour me retrouver, me semble long, et mes peurs sont toujours là. Je voudrais que tout aille vite, mais je me rends bien compte que je suis impatiente, et lâcher prise me panique, parce que je m'imagine à tort que ce ne sera pas progressif, et parce que l'inconnu m'a toujours fait peur. Tout ce qui est inconnu à mes yeux c'est un danger potentiel. L'inconnu ça m'a toujours angoissée, car cela renvoie à ma peur de la mort, et perdre le contrôle des choses c'est très difficile pour moi. Mais malgré tout j'avance.

Merci encore Bozarchi d'avoir pris du temps pour décortiquer mon rêve.