L'Elagueur

Je suis dans ma maison avec mon mari dans la cuisine. Nous attendons un élagueur, il doit venir élaguer l'arbre de notre jardin, un immense cèdre bleu. Il doit venir en début d'après-midi.

Tout-à coup, je commence à avoir froid, et je me rends compte que la porte d'entrée est ouverte. Je descends au rez-de-chaussée pour refermer la porte, et je me rends compte que l'élagueur est arrivé. Il est entré sans sonner, alors que la porte était fermée.

Il est entré dans le bureau. Je l'aperçois adossé au radiateur. C'est un homme d'une quarantaine d'années, avec des cheveux longs. Il porte un jean, et a une apparence très négligée. Je suis tout-de-suite incommodée par son odeur : il sent très mauvais, comme s'il ne s'était pas lavé depuis longtemps. L'élagueur me demande si nous avons bien préparé la corde dont il se servira pour monter dans l'arbre.

Je quitte la pièce soulagée à cause de cet homme dont la présence m'incommode, et je remonte dans la cuisine pour demander à mon mari s'il a préparé le matériel.

Pour mes pistes, je me demande si cet élagueur ne représente pas mon mari, avec bien sûr de l'exagération. Cela aurait un rapport Bozarchi avec ce que je t'ai confié par MP hier soir, avec les tensions qu'il y a dans mon couple. Pour entrer sans sonner quand la porte est fermée, il faut avoir les clés. Je crois donc que cet homme représente mon mari.

Bonjour Hirondelle,

La scène du début indique en effet que c’est la relation avec ton mari qui est en jeu. La cuisine indique ce qui se « mijote » actuellement.

Le froid que tu ressens correspond au manque d’affection provoqué par cette intrusion dont tu as bien pigé le sens.

Tel que tu le perçois, ton mari n’est pas « dos au mur », mais « dos au radiateur », confronté à une situation entachée de devoir conjugal contraignante (le bureau). Le radiateur est un générateur de chaleur (affective).

Pour sûr, on est plus dans la phase de séduction des fiançailles, Don Juan à maintenant l’aspect d’un épouvantail à l’haleine fétide... On est davantage dans la répulsion d’une situation pourrissante.

Au programme des réjouissances : une œuvre commune de castration et de frustration dont tu es censée connaître la préparation, ainsi que l’existence du lien affectif (la corde) et du matériel qui vont servir pour faire le boulot.
Cet immense arbre est bleu comme un excès d’intellectualisation à défaut d’authenticité (trop d’éducation, de tabous, de conformité…).

On élague un arbre lorsque des branches sont mortes, gênantes, potentiellement dangereuses, ou lorsqu’on veut l’abattre.

"Qui veut abattre son chien l’accuse d’avoir la rage"…

Encore une fois, c'est une interprétation envoyée, des mots percutants. J'aime bien la manière dont tu exprimes les choses Bozarchi.

Je ressens un manque d'affection dans mon couple, mais ce n'est pas récent. Cela fait des années que ça dure, avant je m'en accomodais tant bien que mal, plus maintenenant. J'en souffre, j'ai l'impression de ne pas exister aux yeux de mon mari, ou si peu. Je sais qu'il m'aime, et qu'il ne le fait pas exprès, mais il a du mal à exprimer ses sentiments. Et c'est lié à son éducation. On s'est souvent disputé à ce sujet, et ce n'est pas récent.

Le devoir conjugal est une contrainte pour moi, sans aucun doute. Aujourd'hui, j'ose l'écrire.

C'est certain au départ, j'étais sur un petit nuage quand on était fiancé. Comme tu l'écris ce qui m'incommode, c'est la situation conjugale dans laquelle on se trouve : manque de tendresse, centre d'intérêts qui diffèrent de plus en plus...Mon mari n'est pas repoussant physiquement, il est plutôt bel homme. Si j'ai envie de repousser mon mari, c'est comme tu le dis, à cause de tout ce qui cloche dans notre couple, et non à cause de son physique.

Pourrais-tu m'expliquer cette phrase : Au programme des réjouissances : une œuvre commune de castration et de frustration dont tu es censée connaître la préparation, ainsi que l’existence du lien affectif (la corde) et du matériel qui vont servir pour faire le boulot.

Je n'ai pas compris ce que tu voulais me dire.

Je ne souhaite pas abattre cet arbre, mais plutôt enlever ce qui est mort, dans ma relation avec mon mari. Heureusement pour nous, toutes les branches ne sont pas mortes.

Tu écris :
«Mon mari n'est pas repoussant physiquement, il est plutôt bel homme. Si j'ai envie de repousser mon mari, c'est à cause de tout ce qui cloche dans notre couple, et non à cause de son physique ».
N’oublie pas, Hirondelle, qu’on vise à interpréter un de tes rêves.
Le langage onirique utilise notamment des images. Pour coller au sujet, j’utilise aussi des images ou des métaphores qui laissent un champ suffisamment souple au rêveur pour s’ajuster à la réalité qu’il reste seul à connaître.
Concernant ton mari, jamais je n’ai souhaité décrire son aspect physique réel. Ce serait stupide, injurieux et mensonger. Dans tous les cas, en plus d’être totalement inutile et déplacée, mon appréciation resterait subjective et très relative car ce qui plait à l’un ne plait pas forcément à l’autre. Simplement j’ai voulu par cette description rester dans le contexte du rêve, en traduisant ce que sa présence pouvait représenter, désormais, pour toi.


Tu écris :
« Pourrais-tu m'expliquer cette phrase : "Au programme des réjouissances : une œuvre commune de castration et de frustration dont tu es censée connaître la préparation, ainsi que l’existence du lien affectif (la corde) et du matériel qui vont servir pour faire le boulot ».
Cette phrase relative à l’élagage de l’arbre de vie du couple (programme pas très réjouissant en réalité) était expliquée d’une part, plus loin, pour la partie castration et frustration : « On élague un arbre lorsque des branches sont mortes, gênantes, potentiellement dangereuses, ou lorsqu’on veut l’abattre ».
D’autre part, même si beaucoup sont encore maintenus dans l’obscurité inconsciente, tu connais l’existence des schémas éducatifs et liens affectifs dont tu es porteuse (ainsi que ton mari) et qui ont conduit progressivement à cette situation. Tu es censée connaître la préparation de l’œuvre commune d’élagage puisque dans ton rêve, l’élagueur te demande : « si nous avons bien préparé la corde dont il se servira… »

Bozarchi, ma phrase exacte c'était : Si j'ai envie de repousser mon mari, c'est, comme tu le dis, à cause de tout ce qui cloche dans notre couple, et non à cause de son physique. (tu as zappé une partie), et sans doute n'ai-je pas été assez claire dans mes explications (ça va devenir une habitude chez moi, puisque ce n'est pas la 1ère fois ). Ma phrase rejoint la précédente : "Comme tu l'écris, ce qui m'incommode, c'est la situation conjugale dans laquelle on se trouve : manque de tendresse, centre d'intérêts qui diffèrent de plus en plus..."

J'avais donc parfaitement compris que l'homme négligé qui m'incommode par son odeur, ne désigne pas mon mari par rapport à son physique, mais par rapport à son comportement, et que l'homme négligé était une image (au même titre que le papy qui fume dans mon rêve : 2 motards inquiétants.

Je me doute bien Bozarchi que jamais tu ne ferais d'allusions sur le physique de quiconque, c'est évident pour moi.

Je crois que cette fois on sera sur la même longueur d'onde, enfin je l'espère. :confus: . Donc à l'avenir, je me relirai davantage, et j'essaierai d'être ultra-claire dans mes propos.Lorsque j'écris, c'est toujours spontané, mon style n'est pas travaillé. J'écris comme ça vient, et sans doute que parfois je devrais prendre le temps de me relire davantage. Je réfléchis souvent tout en écrivant, car je fais 2 choses en même temps. Mais je suis toujours trop pressée... les hirondelles volent rapidement (je l'ignorais quand j'ai choisi mon pseudo, mais ça me convient très bien)


Pour la suite, maintenant j'ai compris. Je n'avais pas fait le lien avec l'arbre à élaguer, alors que maintenant ça me semble évident. Cette fois la situation était inversée : c'est moi qui ne t'avais pas compris.

Merci Bozarchi

Je crois que cette fois on sera est sur la même longueur d'onde :cheers: