Gare

Et voilà le rêve de ce matin... :

Je me trouve dans une gare, grande gare, avec ma soeur, mais je sais juste que nous ne partons pas pour la même destination. Nous attendons devant une lignée de grands escalators qui mènent aux différents départs.

Nous voyons devant nous une foule grouillante de monde, nous nous disons justement qu'il y a bien des départs ! Mais, par "vagues" les gens montent devant nous sur les escalators, et très vite toute cette foule disparait . Quand nous prenons les escalators, plus de monde.

On arrive en haut, on prend place sur un banc pour attendre notre tour. La gare est bizarre... il y a la grande salle ou attendre, et dessous, à angle droit, touts les rails qui partent, tous dans la même direction, je me dis justement qu'il y a beaucoup de voies différentes, toutes bien alignées, droites devant l'endroit ou nous attendons, mais les rails se trouvent dessous, nous surplombons les voies.

Puis, je cherche mon billet de train, je ne le trouve pas... je fais toutes les poches de mon sac, je recommence encore... m'énerve un peu de ne pas le trouver... mais rien!

J'appelle alors à la maison et ma fille me répond : elle me demande si c'est le billet de train à 179.- francs ??? Je lui réponds que oui.... elle me dit qu'elle l'a déchiré, pensant que c'était celui de mon dernier voyage (ou j'allais au même endroit, donc même prix.... pour aller rejoindre mon ami en France?) ça c'est ce que je pense quand elle me dit qu'elle l'a jeté et je comprends qu'elle ait pu se méprendre...

Je suis un peu embêtée... puis je me dis que tant pis, je vais m'acheter un nouveau billet de train, que je peux bien me le payer ! Je file vers un guichet, espérant trouver un nouveau billet pour pouvoir partir à temps.

Voilà !

Bonsoir Laska,

Je ne vais pas dire que tu es cette grande gare bizarre (même si je le pense) car j’ai trop de respect pour notre chère forumisée.

En tous cas, dans les rêves, par souci d’économie en ces temps difficiles, on fait du « 2 en 1 ». Donc, ta sœur, c’est toi. Ou plus précisément, c’est ce qui en toi lui ressemble et que tu t’es appropriée au nom d’une certaine cohésion familiale. C’est pratique, surtout au début, pour la mère qui n’a besoin de s’occuper que d’une poupée gigogne…
Plus exactement encore, cette sœur représente celle que tu étais ou que tu croyais être, et que tu dois quitter pour devenir celle que tu es (et que tu ne connais pas encore) .
L’heure est donc venue de te différencier de ton apparence : « Je me trouve dans une grande gare, avec ma soeur, mais nous ne partons pas pour la même destination ».

« De grands escalators qui mènent aux différents départs » : Diverses possibilités et opportunités se présentent pour favoriser cette évolution nécessaire.

« Nous voyons devant nous une foule grouillante de monde, nous nous disons justement qu'il y a bien des départs ! Mais, par "vagues" les gens montent devant nous sur les escalators, et très vite toute cette foule disparaît. Quand nous prenons les escalators, plus de monde. » : Et, oui, tu dois passer d’un ancien comportement hautement socialisé à un démarche introspective beaucoup plus solitaire.

« On prend place sur un banc pour attendre notre tour…La gare est bizarre... il y a la grande salle où attendre, et dessous, à angle droit, tous les rails qui partent, tous dans la même direction, …différentes, toutes bien alignées, droites devant l'endroit ou nous attendons, mais les rails se trouvent dessous, nous surplombons les voies. » Cette description correspond à des vies semblables, stéréotypées depuis un modèle sécurisant mais unique, contraignantes sans originalité, monotones et communes. L’expérience et le temps te donnent maintenant le recul suffisant pour souhaiter faire ce choix d’un nouveau départ vers une vie singulière authentique.

« Je cherche mon billet de train, je ne le trouve pas... J'appelle alors à la maison et ma fille me répond : elle me demande si c'est le billet de train à 179.- francs ??? » : Les femmes sont bordéliques, mais on n’a pas besoin d’un rêve pour découvrir cela. Le billet c’est l’autorisation, le laisser-passer vers cette évolution. La maison et ta fille, c’est toi (encore !!!) dans ta dimension nouvelle, si tu t’autorises cette démarche dont le billet représente l’accès. 1 c’est pour l’unité ou l’individuation. 7 c’est pour l'essentiel ou ce qui est capital. 9 c’est l’approche de l’idéal (le "moi"). Le franc, c’est le taf avant le passage à l’Euro, autrement dit, des changements seront nécessaires.

« Je lui réponds que oui.... elle me dit qu'elle l'a déchiré, pensant que c'était celui de mon dernier voyage (ou j'allais au même endroit, donc même prix.... pour aller rejoindre mon ami en France? » Pour en France il faut traduire par enfance, parce que c’est celle que tu étais enfant, que tu dois retrouver.
En tous cas, des changements sont obligatoires et tu sembles décider à en accepter le prix : « Je suis un peu embêtée... puis je me dis que tant pis, je vais m'acheter un nouveau billet de train, que je peux bien me le payer ! »

« Je file vers un guichet, espérant trouver un nouveau billet pour pouvoir partir à temps. » C’est tout ce qui permet le travail psy nécessaire, pour ne pas rater sa vie….

Bonjour Bozarchi,
La chère forumisée te remercie encore une fois de t'être penché sur son rêve...
et ne craint pas trop finalement d'être cette grande gare bizarre

Comme d'habitude à force de lire et relire (de nombreuses fois j'avoue....) tes réponses... j'y trouve plein de pistes très justes et très intéressantes. Tu vois, je me suis retrouvée parfaitement bien décrite dans "la poupée gigogne de ma mère"oui, c'est exactement ça.... je filais tout doux, tout facile.. afin de décharger ma mère qui "s'en voyait" des vertes et des pas mûres avec ma soeur aînée!

Il y a effectivement diverses opportunités qui s'offrent à moi....j'en ai pris conscience de ça, suite entre autre à une thérapie familiale suivie il y a quelques années déjà... mais ma démarche introspective n'en est qu'à ses débuts.... et je souhaite effectivement faire ce choix d'un nouveau départ... mais comment ? suis pas encore très claire là-dessus... trop de craintes me retiennent encore..
Une de tes phrases m'interpelle: "c'est celle que tu étais enfant que tu dois retrouver"... comment ???? (question bête je sais mais..... )

Quant à l'euro.... moi je parle encore en francs (suisses) l'euro n'ayant toujours pas passé la "frontière" de mon petit pays

Mais ce billet, ce laisser-passer je suis effectivement décidée à en payer le prix... ou du moins essayer déjà

Merci à toi !

« ….suite entre autre à une thérapie familiale suivie il y a quelques années… » Cela me rappelle que c’est par là que j’ai aussi commencé, mais c’était après mon divorce.
Donc, forcément, j’y allais seul comme une famille monoparentale


« Une de tes phrases m'interpelle: "c'est celle que tu étais enfant que tu dois retrouver"... comment ???? (Question bête je sais mais.....) » Question vraiment pas bête du tout, puisque c’est au fond le but principal de l’analyse.
On peut mettre plusieurs décennies à l’atteindre !!! :insomnie:

Ben... chez nous, c'est bien à quatre personnes qu'elle a eu lieu cette thérapie familiale....certains participants avec plus d'enthousiasme que d'autres bien sûr...mais je n'ai aucun regret, elle a bien aéré l'ambiance, et permis de respirer mieux en famille! Cela a aussi permis à ma fille aînée de se prendre en main et par la suite de se faire épauler longuement par le thérapeute de son choix.
Quand à ta réponse à ma question pas bête du tout je vais m'encourager pour les prochaines décennies.... enfin celles qui me restent

c'est celle que tu étais enfant que tu dois retrouver

Cette phrase m'a aussi interpellée tout comme Laska, et je commence à me dire que j'ai le temps. Mon impatience pour être bien, ne peut que générer du stress supplémentaire, un peu comme si je me mettais la pression toute seule. C'est comme si je me fixais des objectifs (comme avec mes parents), au lieu de laisser faire.

Lire les rêves des autres et les commentaires qui suivent, c'est très enrichissant et ça nourrit la réflexion.

"c'est celle que tu étais enfant que tu dois retrouver", "Cette phrase m'a aussi interpellée tout comme Laska, et je commence à me dire que j'ai le temps."

Bienvenue à bord :respect: pour un voyage au long cours .....
et suivez votre guide (intérieur )

Euh oui nous allons suivre le guide intérieur
mais l'aide d'un guide extérieur nous est encore tellement utile... :surprise:

Bonsoir Bozarchi,
J'ai envie de me permettre une petite question
suite à ta phrase "c'est celle que tu étais enfant que tu dois retrouver"
Est-il "utile" hors rêves, de me souvenir ou remémorer divers évènements de la période où j'étais "enfant" justement ? Depuis ces rêves que je tente de comprendre, je passe du temps parfois à repenser "en arrière" et je suis étonnée de tous les souvenirs que j'y retrouve.... et je les "revis" avec un autre regard...

Bonjour Laska,

Tu demandes : « Est-il "utile" hors rêves, de me souvenir ou remémorer divers évènements de la période où j'étais "enfant" justement ? Depuis ces rêves que je tente de comprendre, je passe du temps parfois à repenser "en arrière" et je suis étonnée de tous les souvenirs que j'y retrouve.... et je les "revis" avec un autre regard... »

Si dans ton « pays des vaches et du chocolat... » il y à des trous dans le gruyère, c’est parce qu’il y des trous de mémoire dans la tête des vaches.
Généralement ces trous, comme chez nous, sont causés par des refoulements inconscients. Les plus gros sont appelés amnésies. On passe beaucoup de temps à se protéger ainsi des agressions extérieures, lorsqu’on ne parvient pas à s’adapter à coup de névroses.
Résultat des courses, nos souvenirs restituent des versions édulcorées et cabossées de nos tranches de vies. Plus le temps passe, plus notre vision déforme la réalité en interposant des filtres adaptateurs….qui procurent « un autre regard » .

En analyse, on passe son temps à interpréter ses rêves et à laisser remonter ses souvenirs des oubliettes pour comprendre. Ce qu’on cherche à identifier, ce sont les schémas selon lesquels on fonctionne. Des comparaisons avec les comportements de nos parents, notamment, permettent de déceler les copies de logiciels. :confus:
Lorsque une copie est découverte, elle tend à s’autodétruire (parfois faut l’aider un peu). Progressivement, la destruction des copies toxiques, l’éradication des filtres et autres parasites laissent place à un marécage inondé par les larmes de tous ces deuils. C’est un terrain (très) vague sur lequel on (re)construit un nouveau paysage à notre goût. :faim: On sélectionne les matériaux qui nous conviennent le mieux, comme les meilleurs chocolats par exemple. Dans ce cas, on « renaît » noir, comme un suisse sénégalais.
C’est magique la vie !

Merci à vous... message reçu pour les trous dans le gruyère et les versions édulcorées.. je comprends! je pense même que je vais aller manger un morceau de chocolat va...ça fait plaisir au moins