Une bague en toc

Suite à un déménagement, je décide de faire du tri dans mes bijoux. Je me trouve chez mes parents dans leur chambre. Ma boîte à bijoux est posée sur une petite table blanche.Je ne m'intéresse qu'à mes bagues. Je trouve deux bagues de grande valeur que j'enfile à mes doigts, à ma main gauche. Ces bagues que je possède aussi dans la réalité ont appartenu à ma grand-mère maternelle.

Je m'attarde dans mon rêve sur ces deux bagues : l'une est de forme arrondie, avec des diamants, l'autre a la forme d'un losange avec 2 pierres bleues turquoises et une perle blanche au milieu.
Je vois aussi une bague inconnue, et je l'enfile à un doigt, à la main droite.

Je vais dans le couloir de mes parents, j'ouvre la porte qui mène à leur grenier. Sur la porte, il y a un grand miroir. Je regarde la paume de ma main droite. J'ai un film plastique épais de couleur bleu qui recouvre 2 ou 3 doigts, l'annulaire et le majeur (ça fait penser à du latex). Puis je retourne ma main et j'observe ma nouvelle bague : elle est faite avec de petites perles en plastique, elle est colorée. Ces perles sont des perles utilisées par les enfants quand ils confectionnent des colliers. Il y a plusieurs rangées de perles, la bague doit bien mesurer 2 cm de largeur, elle n'est pas discrète.

Cette bague est de la marque "mataï " (c'était écrit comme cela dans mon rêve). Je vois une étiquette qui dépasse de la bague où il est écrit : pizza paï. Je me dis que ma bague n'a aucune valeur, que c'est une bague en toc, mais qu'elle me plait.

Je vais ensuite dans la chambre que j'occupais lorsque j'étais enfant rejoindre ma soeur. On sonne alors à la porte. Je dis à ma soeur que ce n'est pas la peine d'ouvrir, que c'est sans doute du démarchage à domicile. Puis je me ravise. J'ouvre la fenêtre et me penche pour regarder en bas. J'aperçois une femme très grande, avec des cheveux courts, elle a une allure très masculine. Cette femme est peu couverte, malgré le temps assez froid. Elle vient en effet faire du démarchage à domicile, je lui réponds que je ne suis pas intéressée.

Je n'ai pas compris du tout ce rêve. Je me doute que les bagues à ma main gauche font référence à mon passé. Ma mère me les as données au décès de ma grand-mère, je les porte très peu.

Mataï spontanément ça me fait penseer à ma taille, donc une bague qui me convient. Cela pourrait aussi correspondre à une tribu africaine.

Cette femme masculine, je suis certaine qu'elle me réprésente. Je n'aime pas les femmes à l'allure masculine, pas du tout, mais je pense qu'elle représente plutôt mon énergie ?? Dans mon rêve, cette femme ne m'attirait pas, j'ai ressenti de l'agacement en la voyant, parce qu'elle venait me déranger. C'est comme si j'étais confrontée à une partie de moi-même et que je refusais cette confrontation, c'est ce que je ressens concernant cette femme

Bonjour Hirondelle,
D’accord entièrement avec ton interprétation, bien que tu déclares n’avoir pas compris ce rêve….je rajouterai quelques précisions.

Le déménagement est la représentation de la mutation qui s’opère en toi depuis ton travail psychothérapeutique. :surprise:

Les bijoux sont tes richesses, l'héritage, tes valeurs propres potentielles. Hélas, trois fois hélas (au moins !) tu es encore dans la chambre de tes parents, autant dire que tu es squattée par eux complètement.
Ces bijoux constituent le terreau sur le quel tu vas faire pousser tes fleurs.

Une bague, comme une alliance, évoque une union, un lien à quelqu’un…
C’est ta préoccupation, autrement dit, pour recouvrer ton identité, ta liberté intérieure, tu dois faire la part des choses : pour trier ce qui t’appartient et ce que tu t’es appropriée (afin de te sentir reliée dans ce paysage familial).

Ta grand-mère et la main gauche renvoient effectivement à ton passé, dans tout ce qu’il englobe de liens affectifs et de comportements interdépendants comme les doigts d’une main.

La forme arrondie est un cercle fermé, parfois vicieux comme un obsession qui empêche d’évoluer, prisonnière d’une loyauté familiale.

Les diamants sont les richesses potentielles actuellement serties dans cet ensemble. Un diamant brille d’éclats de lumière comme des phares pour guider dans la nuit de l’inconscient, mais rien n’oblige à aller s’écraser contre une balise familiale.

L’autre bague est l’équilibre à atteindre. Ce losange est la juxtaposition de 2 triangles symétriques opposés comme tes énergies, eux-mêmes composés du passé à gauche, de l’avenir à droite et de ta progression en bas. Entre ces eaux turquoise Animus et Anima de ton inconscient, se trouve la perle rare de ton âme.

La bague inconnue que tu enfiles à ta main droite est pour procéder à ta réunification à venir. Le rêve montre que pour cela tu dois sortir de la chambre de tes parents.
La porte de leur grenier mène aux souvenirs, à tout ce que tu as construit à leur image comme le montre ce miroir qui révèle la vérité que l’on dit en levant la main droite.

Le film plastique est un écran protecteur contre les injonctions de tes parents concernant les directions à suivre indiquées par l’index, et les responsabilités à prendre en adulte à l’image du majeur.

Pour regarder ta bague, tu retournes ta main coté yang, coté Animus, comme les actions à entreprendre, c’est le coté extériorisé.
Cette bague est large et synthétique constituée des nombreuses perles colorées comme réalisée par la jeune débutante que tu es encore à ce stade de travail pour toi-même.

"mataï " signifie effectivement qu’elle est à ta taille et porte aussi la connotation d’ ethnie bizarre ( comme les Massaïs), parce qu’on reste marqué par ses origines.

Une femme apparaît qui ressemble à celle que tu ne veux plus être, et à ta mère autoritaire:vener: qui continue à essayer de t’intoxiquer dans le manque d’affection. Par ton ouverture tu prends du recul qui te permet désormais de constater pour faire tes choix en te préservant

Merci Bozarchi. Je maintiens que je n'avais pas compris grand-chose dans ce rêve, car lorsque je lis tes commentaires, il ne s'agit pas pour moi de quelques précisions. C'est très détaillé et je te remercie pour le temps que tu consacres à l'interprétation de mes rêves (et à ceux des autres)

Je ne reviens que sur ce qui m'interpelle le plus.

Hélas, trois fois hélas (au moins !) tu es encore dans la chambre de tes parents, autant dire que tu es squattée par eux complètement.

Hélas, comme tu l'écris...Je ne me sens toujours pas libre par rapport à mes parents, malgré quelques progrès. Mes progrès sont minimes, mais bien réels, et je suis certaine que ça va se confirmer dans mon attitude envers mes parents. Ce qui sera plus dur à modifier, ce sont mes comportements et mes pensées obsolètes, mais je suppose que ça se fera tout en douceur, en tout cas je l'espère. Mes somatisations prennent de l'ampleur depuis quelques temps, et c'est insupportable. Plus je cherche à me libérer, plus les liens se resserrent. Ce n'est pas logique, je ne comprends pas pourquoi. J'en arrive parfois à douter de mon choix par rapport à ma tcc, ces angoisses m'empoisonnent l'existence, car elles ne me me quitent pas et elle parasitent ma vie. Et ma tristesse ne me quitte pas non plus. Mais je ne veux pas baisser les bras pour autant.

Je ne suis pas surprise si mon rêve fait allusion à ma grand-mère maternelle. Elle a vécu dans une angoisse permanente, a transmis ses angoisses à ma mère qui me les as transmises (et il y a aussi mes enfants désormais).

J'aime beaucoup ce que tu écris sur les diamants et la perle rare de mon âme. Je suis trop sensible Bozarchi, mais la "perle rare de mon âme", ça me touche beaucoup à l'intérieur.

Je comprends à présent pourquoi la bague à ma main droite est large et faite avec des perles d'enfant : je débute effectivement dans mon travail d'introspection comme un enfant qui a tout à apprendre.

L'ethnie bizarre, bien sûr que ça me parle complètement.

Oui Bozarchi, ma mère continue à m'intoxiquer par ses manques de tendresse, mais ça ne changera pas. Elle a beau être en ce moment dans le Tarn très loin de chez moi , je ne peux m'empêcher d'appréhender son retour prochain, car je sais qu'elle va très bientôt me téléphoner et me prendre la tête avec ses exigences de dates de rencontres, et j'aurais droit au récit de sa retraite spirituelle, des merveilles du Seigneur :NON: . Au moins, quand ma mère est loin et occupée, elle me laisse tranquille. J'ai l'impression de respirer

Merci Hirondelle pour tes commentaires qui m’inspirent un nouveau retour :

Tu écris : « Mes somatisations prennent de l'ampleur depuis quelques temps, et c'est insupportable. Plus je cherche à me libérer, plus les liens se resserrent. Ce n'est pas logique, je ne comprends pas pourquoi….. ma grand-mère maternelle…a vécu dans une angoisse permanente, a transmis ses angoisses à ma mère qui me les as transmises »

Imagine un peu la nature et le calibre de ce type de lien trans-générationnel (inconscient) ........................
Ce n’est pas un fil de dentelle, c’est une liane de Tarzan !!!

Suppose maintenant qu’on le réduise, toutes proportions gardées, à la taille de l’hirondelle que tu es : tu as entre les ailes un sandow.
Plus tu vas tirer sur ses extrémités, plus tu vas t’épuiser…..dans la même dépense d’énergie que si ce lien se resserrait.

La méthode douce est d’analyser sa composition, pour ensuite laisser agir un dissolvant afin de le désintégrer tranquillement jusque dans la racine.
L’odeur fait pleurer comme un oignon qu’on coupe, mais bon….

Donc si j'ai bien compris Bozarchi si les liens se resserrent, c'est normal. Ce lien est en effet très puissant, et il y a en plus des secrets de famille, des choses que j'ignore, mais dont j'ai plus ou moins conscience, et qui remontent à mes grands-parents maternels. Je ne suis pas certaine d'ailleurs que ce soit utile de percer les secrets de famille, qui resteront peut-être à jamais enfouis, mais j'ai parfois l'impression que mes angoisses sont en partie liées à tous ces nons-dits. Mes grands-parents étaient très secrets.

Je pense en effet qu'il faut remonter jusqu'à la racine de ce lien, ou plutôt de cette liane bien solide. Mais pour le moment le prix à payer c'est la tristesse et surtout les angoisses. C'est épuisant moralement, physiquement je tiens le coup même en ne dormant que 5-6 heures par nuit et j'en suis très surprise. Mon énergie reste intacte.

Les liens mis à l’épreuve par la psychothérapie résistent sous de fortes tensions, parce qu’on ne lâche rien sans rien....
De plus, un lien est rarement isolé, mais plutôt enchevêtré à d’autre qui participent à la résistance. Et quand on lâche (quoi que ce soit) on pleure sa perte , parce qu’inconsciemment, un parallèle s’établit avec autre chose perdu bien avant..............
Les lois de l’inconscient sont impénétrables.

Tu écris « Je ne suis pas certaine d'ailleurs que ce soit utile de percer les secrets de famille, qui resteront peut-être à jamais enfouis, mais j'ai parfois l'impression que mes angoisses sont en partie liées à tous ces non-dits. Mes grands-parents étaient très secrets. » Ces non-dits sont des secrets- défense qu’ils protégeaient par des angoisses hautement transmissibles dans la famille, comme tu le constates.
Un secret de famille fait énormément de dégâts en pourrissant dans le refoulement du porteur et l’imaginaire de l’entourage .
Au départ, ce sont l’incompréhension et la peur de perdre qui vont induire la culpabilité et tout ce qu’il faut pour ficeler solidement un secret de famille afin qu’il résiste au passage du relais entre les générations.
( lire : « Aïe, mes aïeux ! » de Anne Ancelin Schützenberger )

Merci Bozarchi. Le livre que tu me conseilles se trouve par chance à la bibliothèque municipale de ma ville. Je vais donc l'emprunter. Sinon, je l'aurais acheté, puisqu'il es toujours disponible dans sa dernière édition.
Tu m'avais conseillé il y a quelques temps un livre sur l'enfant intérieur (par MP) qui était épuisé. Est-ce que tu pourrais me redonner le titre ? Je ne l'avais pas trouvé sur des sites de ventes d'occasion, mais je pense refaire des recherches de temps en temps. Je finirai bien par le trouver (ou alors je change de métier...).

Parmi ces secrets de famille, je connais quelques bribes. Je sais par exemple qu'une tante de ma mère a été répudiée. Comme elle était enceinte, une fille-mère comme on disait à l'époque, elle a été rejettée par ses parents, mais la mystère demeure sur ce qui s'est passé réellement, mes grands-parents en parlaient rarement à ma mère et de manière feutrée, car cette femme avait commis un péché très grave ! Elle méritait donc la condamnation. Ma famille du côté maternel est très réduite, à cause d'histoires de familles que j'ignore, car tout a toujours été caché, comme si c'était honteux !

Quant à cet oncle, le frère aîné de ma mère, mort à 4 ans des suites d'une rougeole, c'est par hasard que j'ai appris son décès. Ja'vais 8 ans, et j'ai trouvé un cadre retourné avec sa photo, dans un tiroir, et recouvert de poussière. Je me souviens de m'être sentie mal à l'aise, parce que bien évidemment j'ai compris le drame qui s'était passé. Mes grands-parents se sont toujours réfugiés dans le silence pour toutes leurs souffrances, ils gardaient tout à l'intérieur.

Ma mère a une cousine germaine que je vois régulièrement. Cette femme a perdu son père très jeune. Je ne sais même pas ce qui s'est passé, je ne connais pas son histoire, comme si'il ne fallait surtout pas en parler. Et je ne peux m'empêcher d'imaginer que là aussi, il y a des faits qu'on cherche à cacher.

Et vu mon hypersensibilté, je perçois beaucoup de choses. Je crois que le fait de ne pas savoir génère des angoisses, car ce qui est tu, caché, devient inquiétant.

Le livre sur notre famille intérieure, (actuellement indisponible) est :

« Le dialogue intérieur »
De Hal Stone & Sidra Stone
Editeur : Souffle d'Or (21 janvier 1997)
Collection : Chrysalide