Refoulement

Pourrait-on m'expliquer le "fonctionnement" du refoulement? Existe-t'il réellement un état qui fait qu'on soit convaincue d'une chose pendant des années (par peur ou désestime de soi) et que l'on se rende compte un jour qu'il n'en est rien? Ou est-ce plutôt un état qui change, comme ça, au cours de son existence?

Je ne sais pas si je me fais bien comprendre...

Oui, c'est totalement possible. Je ne peux pas t'expliquer cela en détail, mais en général il s'agit d'une situation qui est tellement douloureuse ou honteuse que ton inconscient fait en sorte de "l'oublier" en tout cas momentanément. Ne jamais sous-estimer le pouvoir de l'inconscient !

Mais est-il possible pour quelque chose que l'on tolère très bien chez les autres mais pas chez soi? Quelque chose qu'on ne trouverait pas "grave" mais qu'on est incapable d'assumer chez soi?

Ma foi, je ne m'y connais pas trop, je suppose que c'est possible oui .. Les autres, c'est pas nous, après tout. "Les voisins font bien ce qu'ils veulent, mais pas de ça chez moi, jamais !" Quelque chose dans ce genre ?

Si tu pouvais être plus explicite, ça nous aiderait !

Tout ce que nous ne sommes pas capable d'accepter peut être refoulé. Le refoulement est, comme l'a dit Conditionelle, est un mécanisme mis en place pour "survivre" aux choses qui nous sont intolérables chez soi et/ou chez les autres. Mais là dessus j'ai un doute. je me demande si nous ne refoulons pas seulement ce qui nous concerne...

Ce refoulement peut durer des années voire ne jamais "exploser" et être mis en lumière. Il peut te harceler et vouloir sortir de toi toute ta vie si tu ne l'aide pas à s'en aller.

Les choses que l'on refoule, autrement dit que nous n'acceptons pas, ressortent sous forme de symptômes. Symptômes ennyuyants parfois (toc etc) mais salvateurs pour les êtres "traumatisés". La personne refoulant a besoin de ses symptômes pour laisser évacuer la tension, c'est en quelque sorte une soupape de sécurité.

Réponse à Conditionnelle: Ouiiiiiiii quelque chose dans ce genre! Quelque chose dont on ne se rend compte que quand un événement particulier se passe. Quelque chose qu'on connait mais dont on ne s'est jamais rendu compte ou même posé la question. Quelque chose qu'on a classé dans "truc à part" sans se poser d'autres questions mais qui revient parfois à l'esprit sans qu'on envisage d'approfondir pour ne pas se sentir "perturbé".

Je n'ose pas être plus explicite...

Réponse à iOneska: Pour ce genre de refoulement, oui, quand c'est si traumatisant, je peux le comprendre. Mais pour quelque chose de moins grave mais qui peut être déstabilisant?

Se pose-t'on trop de question?

Je pense que ce n'est pas la chose en elle même qui doit être grave, mais les conséquences ... Je pense par exemple que certaines personnes peuvent refouler leur homosexualité non pas parce qu'ils ne trouvent pas ça normal, mais peut-être parce qu'ils ont peur de la réaction de la famille, qui aurait pu avoir mis en eux leurs espoirs de "succession", etc.

Et n'hésite pas à en parler si tu le souhaites, le forum est là pour ça, et nous aussi nous sommes là pour ça, pour t'écouter et te conseiller, personne ne te jugera !

Mais avoir peur de réactions, c'est déjà une prise de conscience. Ce n'est donc plus un refoulement, si? Ne pas se rendre compte, est-ce possible?

Je te donne un exemple. Un homme est hétéro, tout va bien. Il rencontre au cours de sa vie un homme avec qui il a une aventure, il est amoureux, jusqu'à la rupture. Puis il continue sa vie d'hétéro. Il se pose la question suivante: suis-je hétéro, ce n'était qu'un passage de ma vie? suis-je bisexuel refoulé, puisque cela ne m'était jamais venu à l'esprit avant?

Je ne pense pas que l'on puisse appeler ça du refoulement dans ces cas là. Le refoulement est inconscient. Quand on met quelque chose de côté pour ne pas vouloir l'affronter, quand on ne veut pas le voir chez nous et qu'on ne le voit pas parce que justement on n'a pas envie, c'est plutôt des petites oeillères donc de l'évitement.

Non, pas si la peur des réactions est inconsciente ! La personne peut avoir tellement de pression à ce niveau-là que l'idée que ce soit différent lui est tout simplement impossible. Et si on commence à prendre conscience de la chose, c'est qu'il n'y a plus de refoulement.

Et bien, pour ton exemple ... A vrai dire, en ce qui me concerne, je pense que l'amour n'a tout simplement pas de sexe ! Donc je ne suis pas la mieux placée pour en parler. S'il a eu une aventure avec un autre homme, il n'y a donc rien de refouler, il assume ce qu'il veut, sa bisexualité ou ce passage, cet essai, peu importe comment on appelle ça.

Un homosexuel refoulé serait plutôt un homme qui vie en couple avec une femme alors qu'il n'aime pas vraiment cette femme et ne la désire même pas sexuellement, il ne comprend pas d'où vient ce problème et y voit tout un tas d'autres excuses (impuissance, fatigue, etc). L'idée même qu'il est homosexuel ne lui traverse pas l'esprit. Jusqu'à ce qu'un jour, il tombe amoureux réellement d'un autre homme et comprenne ...

D'accord. Mais alors cet homme aurait refoulé sa bisexualité avant son aventure et ensuite il aurait mis des oeillères en décidant que ce n'était qu'un acte isolé. C'est ça?

Cela dépend de lui. Peut-être n'avait-il tout simplement jamais rencontré d'autres hommes dont il était amoureux avant ? Tout dépend de chaque histoire. Après, plus que de refoulement, c'est plutôt une histoire d'assumer ou non cet aventure.

Ne pas confondre le fait de refouler (qui est insconcient) et le fait de ne pas assumer (qui est conscient) !

Merci beaucoup pour ces précisions!