Course contre la montre

Je conduis mes enfants à pied à l'école. Leur école dans mon rêve se trouve à côté de mon travail, alors que normalement elle est dans un autre quartier. Tout-à-coup, il commence à pleuvoir, une pluie intense. Je me rends compte que mes enfants n'ont pas de blousons pour les protéger de la pluie. Je décide de rentrer chez moi pour prendre leur blouson. Je pense avoir encore le temps. Je dis à mes 2 ainés de continuer la route à pied sans moi, ils sont bientôt arrivés à l'école. Je leur demande de se mettre à l'abri sous le préau et de m'attendre.

J'aperçois alors ma voiture garée sur un parking. Je décide donc de rentrer chez moi en voiture pour aller plus vite. Mon mari absent au début du rêve se retrouve à mes côtés. Il s'installe au volant. Je mets ma fille de 4 ans dans son siège auto. Je n'ai pas voulu qu'elle aille seule à l'école avec mes 2 autres enfants, car je pense qu'elle est encore trop petite. Je m'installe côté passager. Je suis ennuyée de ne pas conduire moi-même, car je pense que j'irai plus vite que mon mari. Je regarde ma montre : il est 8 heures 23, je pense donc que j'ai 7 minutes pour récupérer les blousons de mes enfants et les ramener à l'école pour 8 heures 30, dernier délai.

Mon mari conduit assez lentement. Je suis surprise qu'il ne prenne pas la 1ère route à droite, car c'est ce que j'aurais fait, mon mari préfère continuer tout droit et emprunter une route que je ne connais pas. Nous arrivons à la caisse primaire d'assurance maladie. Mon mari gare la voiture. Nous descendons et nous attendons sur le trottoir à un passage piéton. Je vois un couple d'environ 50 ans devant moi qui attend pour traverser avec ses 3 enfants, des adolescents. La femme a un côté masculin, elle est très pâle, je trouve qu'elle a l'air bizarre, mais elle semble très heureuse.

Mon mari et moi, nous traversons et entrons dans le bâtiment de la CPAM. Nous nous dirigeons vers un bureau afin de récupérer les blousons de nos enfants. Devant nous, il ya une femme, on attend donc notre tour. Mon mari présente alors à l'employée de la sécu 2 cartes vitales, et lui explique qu'on veut récupérer les blousons de nos enfants. La femme n'écoute pas mon mari et marmonne quelque chose, je ne comprend que ces mots: "recherche d'un emploi". Elle nous dirige vers une petite table sur notre gauche, sur laquelle il y a des papiers. Je dis à mon mari que la femme nous a mal renseignés, et je veux lui demander d'autres explications. En retournant à son bureau, je vois que la porte est fermée et il y a une sorte de fine banderole devant la porte, comme pour nous barrer le passage. Je pense alors que cette femme a voulu se débarrasser de nous.

Je vois un guichet à l'entrée avec une autre femme qui renseigne les gens, et je pense alors que je pourrais peut-être lui demander de l'aide. Je regarde alors à nouveau ma montre et je constate qu'il est 8 h 30, il est donc trop tard, je n'aurai pas le temps de ramener les blousons de mes enfants.

Mes pistes : pour le début, je n'ai pas compris. Je constate que je fais confiance à mes 2 aînés, que je leur laisse de l'autonomie, alors que je protège encore ma dernière fille qui a 4 ans, car elle est encore trop jeune, elle a donc encore besoin de sécurité, sans doute plus que mes 2 aînés.

Mon mari et moi, nous somme ensembles, mais on n'avance pas au même rythme, ce qui correspond à la réalité. En voulant tourner à droite très vite, je montre que je suis tournée vers l'avenir. Mon mari conduit lentement, et va tout droit, car son évolution est moins rapide que la mienne.

Mais que fait-on à la CPAM ? Je suppose que ces 2 cartes vitales concernent mon mari et moi. Elles sont vitales, donc très importantes, je dirais même indispensables. Ces cartes contiennent des informations concernant mon mari et moi. La recherche d'emploi, c'est peut-être la recherche d'un nouveau souffle pour notre couple ?

Cette femme de 50 ans peut-elle me représenter telle que je m'imagine plus tard ? Les adolescents représenteraient mes enfants dans quelques années ? Je ne suis pas certaine de moi, car cette femme qui semble heureuse, est très masculine, pas attirante. Donc je ne sais pas

Bonsoir Hirondelle,

Au début, ton mari est absent car il est question de ta démarche personnelle, effectuée à coté de tes obligations familiales (bien sûr).
Le mauvais temps survient parce que tu crains que ta psychothérapie ait de fâcheuses répercussions sur la vie familiale. Tu souhaites que tes enfants n’en fassent pas les frais : « Je leur demande de se mettre à l'abri sous le préau et de m'attendre ».

Ta voiture, garée sur le parking, représente ton potentiel non utilisé jusque-là. Quand tu décides d’y remédier, afin de (re)prendre possession de ta vie en rentrant chez toi (en toi), c’est ton mari qui s’installe au volant:vener:.
Le rêve veut ainsi attirer ton attention sur ta démarche qui doit rester personnelle et inconditionnelle; à ce moment là, ta plus jeune fille te représente parce que tu n’as « pas voulu qu'elle aille seule à l'école, car tu penses qu'elle est encore trop petite ». De cette façon, (et dans toute cette partie), le rêve montre que tes craintes risquent d’empêcher ton évolution. Ces appréhensions te contraignent à jouer la carte (vitale) de la sécurité pour ne rien perdre. Ainsi "prise en charge" et rassurée, dans une famille "modèle" qui traverse sagement dans les clous, tu es cette femme qui semble pouvoir devenir très heureuse, même si elle est masculine et pâle comme sa vie, au coté d’un mari fidèle.......

Changer de direction en prenant la première route à droite pour tout arranger rapidement n’est pas la solution. Une fois encore, ce rêve montre qu’il faut découvrir les voies insoupçonnées qui t’ont conduite où tu te trouves. C’est de là que tu dois accepter de repartir, même si cela prend du temps, même si tu dois oser regarder ce qui s’est joué dans ton couple à l’image des papiers sur la petite table.
La femme qui a voulu se débarrasser de vous représente (notamment) le psy lorsque tu craignais qu’il te laisse tomber dans ta démarche, parce que tu reproduis partout ta crainte d’être isolée, abandonnée .

Plusieurs rêves précédents sont résumés ici. L’accent est mis sur la démarche qui doit rester personnelle en lâchant ses craintes pour sortir du piège de l’illusion.
La seule qui peut te renseigner sur toi-même et te guider, c’est toi.

Merci beaucoup. J'étais loin d'imaginer que mon rêve parlait de tout cela. J'ai relu plusieurs fois ce que tu as écrit Bozarchi pour y réfléchir avant de rajouter mes commentaires.

Ma peur par rapport à ma famille revient régulièrement dans mes rêves, et cette peur me freine. Parfois je suis tentée de me contenter de ma vie actuelle sans saveur, parce qu'au moins je ne suis pas seule et j'ai la sécurité financière. Je pense parfois qu'il vaut mieux être mal accompagné, que tout seul. Je me sens déjà si seule avec toutes ces angoisses, mes peurs, ma progression laborieuse, mais progression quand-même. La solitude, c'est pour moi l'angoisse suprême et ça renvoie à l'abandon et à la mort.

Alors oui quand mon mari se met au volant, ce n'est pas positif, car ce n'est pas moi qui avance, je dépend de lui.

Cette femme de 50 ans n'est pas heureuse, ce n'est qu'une façade (elle semble heureuse), une illusion, ça pourrait être moi dans quelques années, avec une vie sans saveur avec mon mari fidèle, parce que je n'aurais pas résolu mes problèmes. Cette femme pourrait donc être moi avec quelques années de plus, mais sans grand changement à l'intérieur. C'est pas très encourageant tout cela, et ça m'angoisse.

Mon impatience revient encore une fois dans mon rêve, et pourtant je n'ai plus l'impression d'être pressée. Mais il faut croire que je le suis toujours, puisque ça revient dans mes rêves. Je ne veux peut-être pas l'admettre tout simplement.

Je ne sais pas comment découvrir comment j'en suis arrivée là. C'est plus fort que moi, je voudrais un mode d'emploi et il n'y en a pas, à part : "arrêter de me prendre la tête, de tout rationnaliser, de vouloir tout contrôler", et lâcher prise, faire remonter mes émotions. Mais je suis bloquée Bozarchi, j'ai peur. J'ai l'impression que ce que je vais découvrir sera pire que ma vie actuelle. J'ai PEUR, et je ne fais pas exprès d'avoir de telles réactions. Toutes mes angoisses me donnent envie de fuir. J'en peux plus d'avoir des angoisses pour rien. Encore ce soir, lors d'une réunion dans la classe de mon fils, je me suis sentie mal. J'ai ressenti des émotions de mon enfance, quand j'étais à l'école primaire, quand je n'osais pas parler en classe, quand j'avais peur de me faire remarquer... Je me revoyais enfant, perdue parmi les autres, excellente élève pour faire plaisir à mes parents, et pour qu'on me laisse tranquille... et SEULE.

Je suis seule depuis tant d'années, depuis que je suis toute petite. Je suis seule dans mon couple, et c'est une souffrance si forte. Mon mari et moi, on est comme des étrangers, et je ne fais plus rien pour qu'on se rapproche. Je ne cherche plus à recoller les morceaux. Je suis en train de baisser les bras. Et je ne peux pas m'empêcher de penser à l'avenir avec angoisses, au lieu de vivre au jour le jour. Ce qui me parait impossible aujourd'hui ne le sera peut-être plus demain, car j'ignore comment je serai demain. Je me rajoute des angoisses supplémentaires en me projettant dans l'avenir, un avenir forcément incertain. D'ailleurs j'ignore comment sera mon couple dans 5 ans ou dans 10 ans.

Oui je reproduis partout ma crainte d'être abandonnée, isolée, au point d'engager systématiquement la conversation avec des inconnus dans un groupe, car sinon je me sens seule. Et si on me répond du bout des lèvres,je pense aussitôt que je suis rejettée. Je suis un peu parano je sais.

La seule qui peut te renseigner sur toi-même et te guider, c’est toi.

Je sais Bozarchi, mais je n'ai pas confiance en moi, je doute souvent de moi. J'ai à la fois envie de progresser, et envie de fuir pour que mes angoisses et mes peur cessent, mais ça ne cessera jamais tant que je n'aurais pas remonté jusqu'à la racine de cette liane qui m'unit à ma famille.