Deux extraits de mes dernières rimes... Je les ai écrite pour une fille que j'aime/ais beaucoup... Mais ainsi va la vie... qu'à la fin tout se casse...
FrontièreMal aux pieds… sans plus savoir où aller… Arrêtée par cette écume s’échouant à mes pieds,
Si fatiguée… si fatiguée d’avoir marché,
Si longtemps marché…
Pour de tout m’éloigner…
Me voici bloquée …
Et pourtant l’horizon est juste au bout…
Pas loin du tout…
Offerte par cette frange qui fluctue à mes pieds.
Elle m’invite à la suivre quand elle se retire pour mieux me reprendre et m’entourer
Humide de toutes les larmes que je lui ai données au cours de ces années
Humide et froide de tous les reflets, moments de mes pensées
Si grande, si immense, si dense et si vide pourtant
Devant moi elle danse, tentante,
Plus que quelques pas, la dépasser …
Et être pour toujours tranquille que tout soit fini
Enfin tranquille de ne plus souffrir d’être différent,
D’être cet enfant que personne ne voit
D’être ce cœur lacéré de froid
Que personne ne comprend
Finir de maîtriser cette vie pour enfin la laisser couler sans efforts
La laisser refluer loin, bien loin de tout
Bien loin de ceux que j’aime tant
Bien loin …
Arrêter ce mal que j’ai, qui me nait, que je fais, enfin
Arrêter...
Enfin…
Juste un pas, et un autre encore, et un autre plus loin
Pas difficile, attrayant pour cet enfant qui est moi
Cet enfant qui en moi
Rêvait de toi, de nous et même de nous trois
Qui pleurait de peur, de vide et de froid
Qui pleurait d’amour, sans voix,
Déçue de ne pas être aimée comme je l’aimais, moi
Comme je les aimais, eux
Moi l’enfant en croix…
Pourquoi ?
Pourquoi ne parvenaient-ils pas,
Ne parviennent-ils pas
A me voir, à me trouver derrière mon sourire,
Derrière ma voix, derrière mes gestes?
Eux qui me sont les plus proches
Eux qui m’ont vu petite
Avant mon travail
Mes collègues professionnelles
Mes guindailles
Et cette vie sereine
Qu’enfin ils croient mienne
Cette vie que je leur aie maintes fois criée, pleurée
Décapée, de tenter d’expliquer
A l’aide, je leur demandais
De me prendre, je leur suppliais
D’adoucir les épines qui en moi se plantaient
Car sous mes larmes, jamais elles ne s’émoussaient
Mes mots n’ont pas réussi à percé leurs œillères
« N’exagère pas quand même, ce n’est pas si dur, si difficile
C’est juste comme ça, et ce n’est pas grave si untel le sais
La famille en particulier, savoir c’est normal, pas de secrets »
Autre ère,
«Dans ce cercle de filles ne pas être acceptée,
Ne pas savoir quoi parler pour d’elles se faire aimer
Croire que demain
Sera différent, enfin… »
Ni leurs mots, à adoucir mes épines...
Et promettre, et décevoir et à nouveau,
Recycler les mots,
Pour raviver, plus tard, les mêmes maux
Désespérance qu’ils n’ont pas comprise
Importance qu’ils n’ont pas chérie
Toi la frontière, mère de la vie
Toi tu sauras m’accueillir
Sans me mentir, pour me chérir
Même le froid n’existera plus
Et mon vide, en toi ne le sera plus
Nous nous mélangerons
Plus besoin de directions
Je te confierai les miennes
Toujours,
Enfin
….
--------------------------------------------------------------------------------------------
Pas de valse
Plage d’une virginité sans cesse reconstituée
Joues, sous les nuages d’embruns salés,
Je suis lasse…
Si lasse…
Prés d’eux, je n’étais pas moi, j’étais leur
Telle, pour leur image, pour leur bonheur
Je les aime, toujours autant, sinon plus
Mais …
Qui sait, d’autres m’aimeraient plus
En leur donnant ce qui est moi
Ce qui ne se donne qu’une fois
Il m’a reçue sur cette voie
Mais n’a pas voulu de moi
Parce que je n’étais pas Celle-là
Personne n’a voulu de moi, un peu oui
Jamais longtemps, juste des instants
Même quand je pleurai sans bruits
Sous les branches brisées par nos élans
…
En m’offrant plus d’une fois
En quête de mon roi
…
Où me tourner …
Où espérer …
Pourtant ces instants
Etaient ceux où je savais que je comptais
Où enfin je me sentais bien
Où j’espérais qu’il me comprenait
Lui seulement, … non …
Alors peut-être lui … au moins …
Ou encore …
Et encore …
Asservie, encore cette voie m’a laissée,
Enfermée dans un moi carcan
Où plus rien je ne contrôlais
Où ma liberté, aux pieds il la foulait
Il m’aimait, je l’aimais,
Pour lui d’abord
Parce qu’il était si tendre, si fort,
Si beau, si jeune, si différent
Et que surtout lui, me gardait à bord
Pour lui je comptais
Totalement, je pensais
Je ne savais que ça
Qu’au travers lui j’existais
Je n’étais pas rien
A défaut d’être moi…
Moi que je ne trouvais pas
Sauf sous les lames
Qui apaisaient de carmin
La douleur des pages blanches de ma vie
Qui me prouvais que j’existais…
Dans le vide comblé de mes hanches, aussi…
De moi, pour moi qu’a-t’il fait ?
Qu’a-t’il comprit de ma mécanique cassée ?
Qu’a-t’il saisit dans mes larmes et cris ?
Qu’ai-je caché dans mes danses et mes rires ?
Je ne sais pas
Moi-même je ne comprenais pas
Je ne voyais pas
Ce que mes yeux observaient
Ni l’aide qu’ils appelaient
Au refus d’être autre…
Autre que tout le monde
A mon âge
Dans mon village
...
...
Quoi ?!
Qui regardez-vous ?
Cette cicatrice ?
Je ne suis pas elle mais elle est moi
Pour toujours, elle m’a consolée une dernière fois
...
Rien d’autre ?
Ne suis-je donc que ça pour vous !?
...
----------------------------------------------------------------------------------------------