Vieillesse, enfance et Pluie

Il pleuvait beaucoup dehors. Tellement qu'on ne s'entendait même plus parler. Mes parents et moi étions censés aller au restaurant avec une de mes amies et son frère. Mais on s'est arrêtés dans un hôtel, en attendant que la pluie cesse. Pendant qu'ils discutaient avec l'hôte, j'ai commencé à explorer les environs. Dans mon expédition, je rencontre un petit garçon de huit ans environ. Très charmeur, il me prend par la main et commence à me faire monter les escaliers en colimaçon qui n'en finissent plus. Les murs sont couverts de chaux très blanche.

Pendant la montée, une petite vieille nous rejoint, qui sort d'on ne sait où, au visage rieur, yeux pétillants, cheveux très blancs, et un sourire rassurant. Elle nous affirme avoir entendu le piano jouer, en haut. On l'accompagne dans ladite chambre dudit piano, il n'y a personne. Le piano s'arrête subitement de jouer quand on rentre dans la chambre, et je dis, d'un air inquiet "ça doit être un fantôme". La chambre a l'air ancienne, de vieux fauteuils Louis XIV miteux y trônent, ainsi qu'un grand lit poussiéreux, les draps mangés aux mites. Je regarde autour de moi, sens une présence étrange. Un peu inquiète, je murmure "non, non, non, non, non..." Je regarde par la fenêtre. Il pleut toujours autant dehors. On décide de redescendre.
La petite vieille arrive en bas avant nous, il me semble. Le petit garçon me reprend la main, et lorsqu'on arrive dans le hall, il m'enlace, puis m'embrasse passionnément, à ma grande surprise.

On sort dehors, dans la pluie, il y a de la lumière, de l'autre côté de la rue. Un autre petit garçon sort de l'hôtel, rejoint par la petite vieille, et on continue d'explorer un peu ensemble. J'avais très peur que la petite vieille meure, à cause du froid et de la pluie. Derrière l'hotel, beaucoup de rails de trains (de trains de marchandises), très emmêlés. Entre ces rails, un peu plus en hauteur; trois jeunes hommes, style années 60, des livres en main. Et une petite fille de cinq ans qui arrive, me prend la main, la vieille et les deux autres petits sont restés dans le hall de l'hotel. Je lui prends un bouquin pour enfants sur l'hystérie, et commence à lui expliquer ce que c'est. Très distraite, d'abord, elle comprends mieux plus tard. On demande aux trois jeunes hommes où on peut s'asseoir pour ne pas se faire écraser (quelques trains passent de temps en temps) et pour ne pas les déranger. Mais il n'y a aucun endroit sûr au milieu des rails.

Alors on va dans les coulisses, l'envers du décor, en quelques sortes. Une pièce très petite, meublée d'un simple petit canapé, on s'y installe, et je continue ma leçon sur l'hystérie. Mes parents viennent nous chercher, je fais mes adieux aux trois petits garçons, à la petite fille et à la petite vieille. Beaucoup de peine à quitter celui qui était tombé amoureux de moi. On se promet de se revoir.

J'ai fait ce rêve il y a deux mois, et j'y pense plutôt souvent depuis...

up!

Bonjour Eleanor,
J’avais commencé à interpréter ce rêve ancien, laissé de coté en attente de renseignements....... que tu m’as ensuite fournis.
Donc, le revoici.
Il n’est peut-être plus tout à fait d’actualité, en raison des prises de consciences réalisées depuis....

Le contexte évoque un besoin de compréhension, d’entente et de partage. Pas seulement avec tes parents, car au travers d’eux et de leur histoire particulièrement tumultueuse :ennervé: :vener:...., c’est toi-même que tu cherches à identifier pour comprendre le sens de ta vie et parvenir à être en accord avec toi-même.

Cette harmonie recherchée est la musique du piano :piano: qui s’arrête à ton approche.

Le petit garçon qui te fait grimper les escaliers incarne la quête de l’amour idéal.
Les murs couverts de chaux très blanche représentent les obstacles issus de ton histoire qui s’opposent encore à toute union parfaite en toi et aux autres.
La trame de cette histoire est la mère idéale, celle qui ne t’aurait jamais quitté et t’accompagnera toujours de son amour éternel inconditionnel, fusionnel. Son archétype est cette "petite vieille qui sort d'on ne sait où, au visage rieur, yeux pétillants, cheveux très blancs, et un sourire rassurant".

Mais la vie en a décidé différemment pour toi au début où l’absence de ta mère est remplacée par le fantôme.

Fillette, tu t’es sentie abandonnée et méprisée entre des parents désunis à l’image de cette chambre qui pèse encore en toi : "ancienne, de vieux fauteuils Louis XIV miteux y trônent, ainsi qu'un grand lit poussiéreux, les draps mangés aux mites".

L’hôtel évoque ce que tu ressentais dans cette situation instable pendant ton enfance, et les trains de marchandises renvoient au marchandage te concernant entre tes parents, et à ton sentiment d’avoir été expédiée entre eux, d’une habitation à l’autre, comme une marchandise.

Les rails nombreux et entrelacés représentent la complexité de ce qui se jouait à tes yeux à l’époque et qui à tissé dans ton inconscient des schémas perturbateurs représentés par l’hystérie.

Les jeunes, style années 60, avec leurs bouquins font penser à Mai 68, et à ce que tu devras comprendre de ton histoire au travers de ta famille. Ces prises de conscience permettront la (r)évolution dans tes schémas psychiques qui nécessitent démêlage, pour atteindre l’harmonie espérée au début du rêve, et annoncée par l’au revoir à la fin.
........................................... :balance:

Merci beaucoup de t'être attardé sur ce rêve qui comme tu le disais, n'est effectivement plus d'actualité, mais je pense que son interprétation sert justement à constater l'évolution qui s'est opérée depuis, ça rassure un peu, je trouve qu'on voit une légère amélioration aujourd'hui par rapport à ce rêve.. :respect: